Les cyberattaques et les ransomwares associés étaient jusqu’à présent exclusivement destinés aux grosses entreprises privées ou publiques. L’intérêt des attaquants étaient alors de subtiliser et/ou de crypter les données pour réclamer ensuite une rançon en échange de la restitution des données ou de la clef permettant de décrypter.

Mais avec le temps les grandes entreprises ont su faire face. Elles ont développé des programmes de résistance aux cyberattaques. En conséquence, à l’image de l’évolution des espèces dans la nature, les attaquants se sont adaptés et ciblent dorénavant les plus fragiles, les moins bien préparées : les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et TPE (Très Petites Entreprises). Ces dernières sont les plus vulnérables aux escroqueries et au piratage en ligne.

Preuve que la situation inquiète, le gouvernement exhortent régulièrement les chefs d’entreprises à renforcer leur cybersécurité. Au travers de la BPI ou l’ANSI, il communique régulièrement auprès des PME/TPE pour qu’elles s’organisent face aux risques de cyberattaques.

Jusqu’à présent les entreprises françaises ont pu éviter le chaos, mais le gouvernement et les experts ont averti que les petites entreprises restent fragiles dans ce domaine, car elles manquent de ressources et de connaissances pour se protéger des cyber-escrocs.

Les attaques sont particulièrement dévastatrices pour les petites entreprises, qui subissent des atteintes à leur réputation et sont confrontées au dilemme de payer ou non la rançon. Les gouvernements recommandent de ne pas payer les criminels, car il n’existe aucune certitude que ces derniers respectent leur promesse et rendent les données à leurs propriétaires chefs d’entreprise.

Pourquoi les PME/TPE sont démunies face aux cyberattaques ?

Les PME et TPE, concentrées sur leur métier propre ont des ressources limitées en informatique, et manquent de connaissances spécialisées en matière de cybersécurité. Les principaux problèmes auxquels elles doivent faire face sont nombreux :

  1. Manque de ressources : Les PME et TPE ont souvent des budgets et des effectifs limités pour investir dans des mesures de sécurité appropriées. Elles peuvent ne pas disposer des ressources financières nécessaires pour mettre en place des systèmes de sécurité sophistiqués, recruter du personnel spécialisé ou former leurs employés à la sécurité informatique.
  2. Faible sensibilisation à la sécurité : Les PME et TPE peuvent manquer de sensibilisation et de compréhension des risques liés à la cybersécurité. Les propriétaires d’entreprises et les employés peuvent ne pas être conscients des bonnes pratiques de sécurité informatique, tels que la création de mots de passe forts, la protection des données sensibles ou la reconnaissance des techniques de phishing.
  3. Manque de mises à jour et de correctifs : Les petites entreprises peuvent négliger les mises à jour régulières des logiciels et des systèmes d’exploitation, ainsi que l’application de correctifs de sécurité. Cela laisse leurs systèmes vulnérables aux attaques exploitant des failles connues.
  4. Utilisation de logiciels obsolètes : Les PME et TPE peuvent continuer à utiliser des logiciels obsolètes ou non pris en charge, ce qui signifie qu’elles ne bénéficient pas des mises à jour de sécurité nécessaires pour protéger leurs systèmes contre les nouvelles menaces.
  5. Accès non sécurisé aux données : Les entreprises de petite taille peuvent ne pas mettre en place des mesures adéquates pour sécuriser l’accès à leurs données sensibles. Cela peut inclure l’absence de pare-feu, l’utilisation de mots de passe faibles ou partagés, ou l’accès non restreint aux informations confidentielles.
  6. Manque de sauvegardes régulières : Si une PME ou une TPE ne dispose pas de sauvegardes régulières de ses données, elle peut être plus vulnérable aux attaques de ransomware ou aux pertes de données catastrophiques. La récupération des données peut être coûteuse, voire impossible, sans des sauvegardes adéquates.
  7. Relations avec des tiers : Les petites entreprises travaillent souvent avec des fournisseurs externes, des sous-traitants ou des prestataires de services. Si ces tiers ne mettent pas en place des mesures de sécurité solides, cela peut entraîner une exposition aux cyberattaques à travers les canaux de communication ou les systèmes partagés.

Comment identifier une cyberattaque ?

La liste des attaques cyber est sans fin. Depuis 1989, date de la première apparition du ransomware Cyborg Trojan, les ransomware se nomment CryptoLocker, Winwebsec ou WannaCry. Les symptômes se ressemblent et sont généralement les suivants : Un écran d’ordinateur bloqué ou qui affiche un message d’erreur ; des fichiers qui ne s’ouvrent plus, ou qui contiennent des lettre incompréhensibles (chiffrement des données).

Dans nombre de cas, les personnes qui les dirigent ou travaillent dans les PME/TPE ne sont pas pleinement conscientes des risques et n’ont pas les outils disponibles pour les atténuer.

L’identification précoce d’une cyberattaque est essentielle pour minimiser les dommages potentiels. Voici quelques signes courants qui peuvent indiquer qu’une cyberattaque est en cours :

  1. Activité réseau suspecte : Des anomalies sur le réseau, telles que des connexions sortantes non autorisées, des pics de trafic inhabituels ou des communications vers des adresses IP suspectes. Des changements soudains dans les modèles de trafic peuvent être le signe d’une activité malveillante.
  2. Comportement anormal des systèmes : Des comportements inattendus des systèmes informatiques, tels que des redémarrages fréquents, une lenteur excessive, des pannes fréquentes ou des erreurs système inexpliquées. Ces signes peuvent indiquer la présence d’un logiciel malveillant ou d’une tentative d’intrusion.
  3. Alertes de sécurité : Avec des outils de sécurité tels que des pare-feu, des systèmes de détection d’intrusion ou des solutions de prévention des intrusions, identifier les alertes générées. Les alertes de sécurité peuvent indiquer des tentatives d’exploitation, des tentatives d’accès non autorisé ou d’autres activités suspectes.
  4. Accès non autorisé aux comptes : Des activités inhabituelles sur les comptes d’utilisateurs, comme des connexions à partir de lieux inhabituels, des changements de mots de passe non autorisés ou des activités de messagerie suspectes, peuvent indiquer une tentative d’accès non autorisé.
  5. Messages ou demandes de rançon : Les cyberattaques telles que le ransomware peuvent être annoncées par des messages de rançon qui demandent un paiement pour restaurer l’accès à vos données ou à vos systèmes.
  6. Modifications inattendues des fichiers ou des données : Des modifications non autorisées des fichiers, des dossiers ou des données, peuvent être le signe d’une intrusion ou d’une compromission ; fichiers corrompus, extensions de fichier modifiées ou données altérées.
  7. Signaux provenant d’employés : Les employés peuvent parfois remarquer des comportements ou des incidents suspects. Il importe de les encourager à signaler tout incident de sécurité ou tout comportement inhabituel dont ils sont témoins.

Quelles sont les solutions à mettre en œuvre par les PME/TPE pour faire face aux cyberattaques

Pour faire face aux cyberattaques, il est important de mettre en place un ensemble de solutions de cybersécurité pour protéger les systèmes, les données et les activités en ligne. Voici quelques mesures essentielles à prendre :

  1. Utilisation de logiciels de sécurité : Installez et maintenez à jour des logiciels antivirus, des pare-feu et des systèmes de détection d’intrusion sur tous vos dispositifs informatiques. Ces outils aident à détecter et à bloquer les logiciels malveillants, les attaques et les comportements suspects.
  2. Mises à jour régulières des logiciels et des systèmes d’exploitation : Assurez-vous que tous vos logiciels, systèmes d’exploitation et applications sont régulièrement mis à jour avec les derniers correctifs de sécurité. Cela réduit les risques liés aux vulnérabilités connues.
  3. Utilisation de mots de passe forts : Encouragez l’utilisation de mots de passe forts et complexes pour tous les comptes et les accès aux systèmes. Les mots de passe doivent être uniques, longs, inclure une combinaison de lettres, de chiffres et de caractères spéciaux, et être changés régulièrement.
  4. Authentification à deux facteurs (2FA) : Activez l’authentification à deux facteurs pour tous les comptes et les services qui le permettent. Cela ajoute une couche de sécurité supplémentaire en demandant une deuxième forme d’identification, comme un code généré sur un appareil mobile, en plus du mot de passe.
  5. Sensibilisation à la sécurité : Organisez des sessions de formation et de sensibilisation à la sécurité pour vos employés, afin de les informer sur les bonnes pratiques de sécurité informatique, comme la gestion des mots de passe, la reconnaissance des attaques de phishing et la protection des données sensibles.
  6. Politiques de sécurité et accès restreint : Établissez des politiques de sécurité claires et des procédures d’accès restreint pour les employés, en leur accordant uniquement les autorisations nécessaires pour effectuer leurs tâches. Limitez l’accès aux données sensibles uniquement aux employés qui en ont besoin.
  7. Sauvegardes régulières des données : Effectuez régulièrement des sauvegardes de toutes vos données importantes et assurez-vous qu’elles sont stockées en toute sécurité hors site. Cela permet de minimiser les pertes de données en cas de ransomware ou d’autres attaques.
  8. Surveillance du réseau : Mettez en place des systèmes de surveillance et de détection des intrusions pour surveiller en temps réel les activités réseau et détecter les comportements suspects. Cela peut aider à identifier rapidement les attaques et à prendre des mesures correctives.
  9. Gestion des correctifs : Maintenez une politique de gestion des correctifs pour vous assurer que tous les logiciels et les systèmes sont régulièrement mis à jour avec les derniers correctifs de sécurité. Automatisez si possible ce processus pour une meilleure efficacité.
  10. Évaluation régulière de la sécurité : Effectuez des audits de sécurité réguliers pour évaluer l’état de votre infrastructure informatique, identifier les vulnérabilités et prendre des mesures pour les corriger.

Conclusion pour parer aux cyberattaques

Les PME/TPE doivent avoir conscience de l’enjeu de la sécurité informatique et des cyberattaques qui inondent aujourd’hui les réseaux. Etablir des politiques et des procédures de sécurité claires dans votre organisation afin que les employés sachent comment signaler les incidents et à qui s’adresser en cas de soupçon de cyberattaque. La sensibilisation à la sécurité et la formation régulière du personnel aident à renforcer la capacité des entreprises à identifier et à répondre rapidement aux cyberattaques.

Enfin, il est également recommandé de consulter des experts en sécurité informatique.