L’avenir des informaticiens face au No-Code en 2025

les solutions no-code disponibles et un informaticien qui n'a plus rien à faire

La révolution AI (artificial intelligence) est visible partout ; qu’on le veuille ou non. Et avec elle, le paysage technologique continue sa mutation à une vitesse grand V. Au cœur de cette transformation se trouve le mouvement no-code. Une approche qui promet de démocratiser le développement applicatif, rendant la création d’outils numériques accessible à tous, sans écrire une seule ligne de code. Mais alors que cette promesse se concrétise et que les plateformes no-code gagnent en puissance et en sophistication, une question cruciale résonne dans les couloirs des entreprises et des écoles d’ingénieurs : les informaticiens vont-ils encore avoir du travail ? Cette problématique, loin d’être anecdotique. Elle interroge l’avenir même de la profession.
Alors pour démystifier cette tendance, voici les plateformes no-code en 2025. Objectif : Explorer les solutions disponibles ; identifier leurs coûts ; et surtout, d’analyser l’impact réel de cette tendance sur le marché du travail pour les professionnels de l’informatique.

Le No-Code en 2025 : Une Révolution (déjà) Mature

Ce n’est plus un secret : le no-code a dépassé le stade de la simple curiosité pour devenir un pilier de la stratégie numérique de nombreuses organisations en 2025. Loin des outils rudimentaires d’hier, les plateformes actuelles permettent de construire des applications web et mobiles complexes, des automatisations de processus métier robustes, des bases de données relationnelles avancées et même des interfaces utilisateur sophistiquées. Tout cela étant rendu possible via des interfaces visuelles intuitives de type « glisser-déposer ».

Cette maturité se manifeste par plusieurs aspects :

  • C’est performance et c’est scalable :Les applications no-code peuvent désormais gérer des volumes de données et d’utilisateurs considérables, rivalisant avec des solutions développées de manière traditionnelle.
  • L’intégrations avec les applis externes est facilité :L’écosystème no-code s’est enrichi de milliers d’intégrations natives ou via des connecteurs API, permettant de lier facilement des outils CRM, ERP, de marketing, ou des services tiers d’IA.
  • Le point cybersécurité est adressé :Les préoccupations de sécurité, autrefois un frein, ont été largement adressées par les principaux acteurs, offrant des garanties souvent équivalentes, voire supérieures, à celles que des petites équipes de développement interne pourraient mettre en place.
  • Les communautés d’utilisateur et le support :Des communautés vastes et actives, combinées à un support client solide, facilitent l’apprentissage et la résolution de problèmes, accélérant l’adoption.

Vidéo créée avec Vibes Meta

Pour les entreprises, l’attrait est évident : une réduction drastique des délais de mise sur le marché (Time-to-Market), une diminution significative des coûts de développement, et la capacité d’autonomiser des équipes non techniques (marketing, opérations, RH) pour créer leurs propres outils spécifiques à leurs besoins. Le no-code n’est plus seulement une solution pour les MVP (Minimum Viable Products) ou les projets annexes ; il s’agit d’une alternative viable pour des applications critiques.

Les Plateformes No-Code qui comptent dans le game, et leurs Coûts en 2025

Le marché des plateformes no-code s’est consolidé et diversifié en 2025, offrant des solutions pour presque tous les cas d’usage. Voici un aperçu des catégories principales et des acteurs emblématiques, avec une estimation de leurs coûts :

Développement d’Applications Web & Mobile :

  • io :Toujours une référence pour les applications web complexes. Il permet de créer des marketplaces, des réseaux sociaux, des tableaux de bord interactifs. Ses fonctionnalités incluent des bases de données intégrées, des workflows complexes, et des API illimitées.
    • Coût :Généralement de 29 $/mois (plan personnel) à 475 $/mois (plan production), avec des options sur mesure pour les entreprises. Des frais d’hébergement ou d’utilisation peuvent s’ajouter en fonction du volume.
  • Adalo / AppGyver (SAP) :Pour les applications mobiles natives (iOS/Android). Ils offrent une interface visuelle simple pour construire des applications avec des fonctionnalités de géolocalisation, notifications push, et accès à la caméra. AppGyver est notablement plus orienté entreprise avec des capacités d’intégration SAP.
    • Coût :Adalo propose un plan gratuit, puis de 36 $/mois (Pro) à 200 $/mois (Business). AppGyver offre une version gratuite pour les développeurs individuels et des licences d’entreprise basées sur l’utilisation pour les entreprises, dont le coût peut varier considérablement.
  • Webflow :Leader incontesté pour la création de sites web professionnels, de blogs et de e-commerce, avec un contrôle total sur le design et le SEO, sans toucher au code. Il génère un code propre et sémantique.
    • Coût :De 19 $/mois (site basique) à 49 $/mois (entreprise), avec des plans e-commerce allant de 29 $/mois à 212 $/mois. Des plans Workspace sont également disponibles pour les équipes.

Automatisation et Intégration (iPaaS No-Code) :

  • Zapier / Make (ex-Integromat) / N8N :Ces plateformes sont essentielles pour connecter des milliers d’applications entre elles et automatiser des workflows sans effort. Elles permettent de créer des chaînes d’événements (triggers et actions) entre différents services. Ces plateformes sont essentielles pour connecter des milliers d’applications entre elles et automatiser des workflows sans effort. Elles permettent de créer des chaînes d’événements (triggers et actions) entre différents services. A noter que N8N peut être auto-hébergé, ce qui rend l’outil “gratuit” du point de vue de la licence, à condition de supporter les coûts d’infrastructure.
    • Coût :Zapier va d’un plan gratuit (limité) à 29 $/mois (Starter) jusqu’à plusieurs centaines de dollars pour les entreprises. Make propose des tarifs similaires, de 9 $/mois (Core) à 160 $/mois (Team) ou plus pour les entreprises, souvent plus compétitifs sur le volume d’opérations. N8N propose des plans cloud commencent à environ 20$ par mois pour 2 500 exécutions de workflow et une version Pro à environ 50$ par mois pour 10 000 exécutions.

Bases de Données Relationnelles et Tableurs Augmentés :

  • Airtable / Coda :Ces outils transcendent le simple tableur pour offrir des bases de données flexibles, collaboratives, avec des vues multiples (kanban, calendrier, galerie) et des fonctionnalités d’automatisation. Ils servent souvent de backend pour des applications no-code plus complexes.
    • Coût :Plans gratuits disponibles, puis de 20 $/utilisateur/mois (Plus) à 60 $/utilisateur/mois (Enterprise) pour Airtable. Coda suit une structure similaire, de 10 $/document/mois (Pro) à des plans d’entreprise personnalisés.

Outils Internes et Portails :

  • Retool / Appsmith :Spécialisés dans la création rapide d’outils internes pour les entreprises (panneaux d’administration, dashboards de support, portails clients/fournisseurs). Ils se connectent à toutes les sources de données imaginables.
    • Coût :Retool offre un plan gratuit pour les développeurs individuels, puis de 10 $/utilisateur/mois (Team) à des milliers de dollars pour les entreprises, souvent basés sur le nombre d’utilisateurs finaux. Appsmith est open-source et offre une version self-hosted gratuite, avec des plans cloud de 20 $/utilisateur/mois.

Intelligence Artificielle et Machine Learning (Low-Code/No-Code) :

  • Bien que plus « low-code » que « no-code » pur, des plateformes comme Google Cloud AutoMLou Microsoft Azure Machine Learning Studio offrent des interfaces visuelles pour entraîner des modèles d’IA sans code, pour des tâches comme la reconnaissance d’images, le traitement du langage naturel, ou l’analyse prédictive.
    • Coût :Basé sur la consommation des ressources (calcul, stockage, API calls), cela peut varier de quelques dollars à des milliers par mois selon l’échelle des projets.

En conclusion, ces plateformes permettent à (presque) tout un chacun ayant quelques connaissances de créer des solutions informatiques. Il y a quelques années encore, cela aurait requis des équipes de développeurs et des budgets conséquents. Cette démocratisation de la création logicielle est au cœur de la problématique que nous abordons : si chacun peut construire son appli/environnement IT, quelle est la place de l’informaticien ?

A noter également que, malheureusement ces solutions ont un coût en $. Le poids des plateformes venant de la Silicone Valley ne laisse presque plus de place pour des acteurs Français.

A moins qu’un MistralAI du no-code n’apparaisse prochainement. A suivre